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mercredi 02 juin 2010 0:00

Amaury Vassili en interview

Amaury Vassili poursuit sa route avec son album "Vincero", déjà vendu à plus de 200.000 exemplaires. Prochainement sur les planches de l'Olympia, le jeune ténor français revient d'une tournée britannique aux côtés de Katherine Jenkins et acquiert un public de plus en plus large. De ses premières scènes à l'âge de neuf ans à la préparation de son second album, l'artiste retrace son parcours, raconte la belle histoire de son opus et se livre avec franchise, humour et sérénité. Interview.
Bonjour Amaury, comment as-tu découvert ta voix et ce que tu pouvais en faire ? (Nikolas Lenoir, rédacteur)
Amaury Vassili : Je l’ai découvert assez tard en fait car ce n’est qu’à 16, 17 ans que j’ai réellement trouvé mon registre. Je chantais dans des concours, je cherchais une chanson originale et le disque "Baryton" de Florent Pagny a été un déclic. J’ai remporté des concours et j’ai envoyé une maquette à un producteur parisien pour etoilecasting.com Ce site venait juste de démarrer et il était tenu par Gérard Louvin. J’ai rapidement rencontré Daniel Moine, le directeur artistique de Louvin Productions. Il m’a envoyé dans une école de chant et m’a ensuite mis sur un projet musical qu’il avait en tête et qu’il me destinait. Nous avons signé ensemble, nous avons continué de collaborer, j’ai ensuite signé chez ma maisons de disques Warner et c’est là que j’ai commencé à préparer cet album "Vincero".

L’album "Baryton" de Florent Pagny est donc le disque qui t’a donné l’envie d’être un artiste lyrique ?
Absolument. Ce n’est certes pas cela qui a entériné la décision mais plutôt le fait que les producteurs m’aient suivi et soutenu dans cette direction. Je leur ai donc proposé des chansons dans ce registre.

Évoquons tes débuts. J’ai appris que tu aurais fait tes premières scènes à l’âge de neuf ans. C’était à quelle occasion ?
C’était dans une école d’art pour enfants et jeune public. J’apprenais à chanter, à danser et j’ai même fait du cirque. C’était en quelque sorte ma première initiation à la musique et c’est ce qui m’a donné l’envie de participer à des concours de chants.

Retrouvez le clip de "Lucente Stella", extrait du premier album d'Amaury Vassili :
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À 14 ans, tu chantais "Amsterdam" dans les concours et tu t’avais même économisé pour t’offrir l’intégrale de Jacques Brel. D’où vient cette passion pour cet artiste ?
Jacques Brel est ma première idole.
Jacques Brel est ma première idole. Je l’ai découvert par le biais de ma mère qui était assez fan. J’ai donc rapidement écouté sa musique et il est vrai que pendant un an, j’ai économisé pour m’acheter son intégrale. Je voulais connaître tout ce qu’il avait fait.

Florent Pagny, Jacques Brel mais aussi Michel Sardou car "Les Lacs du Connemara" étaient aussi au programme de tes prestations. C’est un artiste qui a également marqué ta découverte de la Chanson française ?
Oui car il fait partie de ces artistes qui ont une grande voix et que j’ai aimés chanter quand je participais à des concours de chants. "Les Lacs du Connemara", "Musulmanes"… sont des titres sublimes. De façon générale, j’ai toujours été attiré par les grandes voix et/ou les grandes interprétations. Dans une moindre mesure, Johnny Hallyday est aussi un artiste que j’apprécie beaucoup. Il a un côté rockeur alors que je suis plutôt sensible aux grandes envolées vocales. Cependant, quand je vois tout ce qu’il donne sur scène, il représente tout ce que je respecte chez un artiste.

Ta mère semble avoir tenu un rôle primordial dans ton parcours. Est-ce qu’elle a été le soutien infaillible et le témoin de tes débuts ?
Elle m’a en effet beaucoup suivi et m’a aidé en envoyant les courriers aux producteurs. Quand on est jeune, il y a beaucoup de choses auxquelles on ne pense pas mais ma mère s’en occupait. Je lui suis très reconnaissant de m’avoir poussé dans cette direction et d’avoir veillé sur moi et sur les gens qui ont fait que ma carrière débute. C’est un métier difficile, où il y a beaucoup d’histoires de contrats… Quand on veut être chanteur, ce n’est pas cet aspect des choses auquel on pense en premier et du coup, on peut avoir tendance à oublier l’impact que peut avoir une signature sur un morceau de papier. Il faut donc être vigilant.

En parlant de cet aspect des choses, as-tu eu quelques craintes en travaillant avec Gérard Louvin qui a certes collaboré avec Claude François, Alain Chamfort, Florent Pagny… mais qui a également lancé Alliage et le one-shot de La Macarena ?
Il faut simplement avoir une once de prudence.
Cela ne me dérangeait pas car comme tu le rappelles aussi, Gérard Louvin est à l’origine de Florent Pagny. On sait ce qu’est devenu cet artiste par la suite donc je n’avais vraiment pas de soucis sur cela. Si on a peur de tout le monde entre guillemets, on arrive à rien et il ne faut pas vouloir faire ce métier. Cela ne sert à rien d’être méfiant sans arrêt, il faut simplement avoir une once de prudence. Il faut avoir suffisamment de recul sur les choses, prendre assez de précautions afin d’éviter de faire des choses que l’on peut regretter plus tard.

Les chanteurs lyriques ont souvent les cheveux plus ou moins mi-longs. Est-ce que te concernant c’est un choix dans ce sens ou une coiffure que tu as depuis longtemps ?
J’ai essayé toutes les coiffures possibles et imaginables. Quand je suis arrivé chez Warner, j’avais des dreadlocks donc cela n’avait rien à voir. J’ai décidé de garder les cheveux longs et je me dis que si un jour ma carrière s’arrête, je pourrais au moins me refaire des dreadlocks. (rires) Je trouve que ma coiffure actuelle renvoie une bonne image et correspond à ce que je suis. De plus, on me dit que cela passe bien à l’écran donc c’est top.

Découvrez "Who Wants To Live Forever", extrait du premier album d'Amaury Vassili :


Parlons maintenant de l’album "Vincero". À quel moment as-tu commencé à y travailler ?
Je ne voulais pas quelque chose de trop commercial.
Le travail sur l’album a commencé en juin 2008. Nous avons ensuite enregistré dans la foulée et nous avons été faire les cordes à Budapest. Nous sommes ensuite revenus en France pour le finaliser. Je reconnais que pour un premier opus, nous avons pris notre temps. Je voulais un bel album et il me semblait important de bien faire les choses. Je ne voulais pas quelque chose de trop commercial. Quand j’entends les réactions des gens, je me dis que j’ai travaillé d’une bonne façon.

À l’écoute de l’album, on découvre en effet de très belles chansons originales, des reprises réussies et il faut bien le dire, ta voix est très bien mise en valeur. Cependant, on peut trouver que les arrangements manquent sur certains titres d’originalité ou sont parfois un peu pompeux. Qu’en penses-tu ?
Je ne trouve pas vraiment. "Vincero" est très axé sur le côté pur de la voix par exemple. Cependant, j’ai bien conscience que je vais devoir démontrer autre chose avec le deuxième album. L’objectif de ce premier disque n’était pas d’aller absolument dans l’originalité ou d’apporter coute que coute un grain de folie.

Quel regard portes-tu sur la pop présente dans l’univers musical de Josh Groban ?
Il y a le risque de se planter et ça fait du bien de ne pas se sentir infaillible.
À mon humble avis, je trouve que ce qui manque à Josh Groban, ce sont des envolées vocales. Dans son répertoire, les chansons sont moins hautes que dans le mien. Il n’y a pas de risques. J’aime quand au final, c’est tendu et qu’il y a le risque de se louper. Josh Groban n’en est pas à son premier album et n’a plus à prouver la voix qu’il a. Pour ma part, j’arrive et je dois bien démontrer ce que je sais faire. Je me devais de faire des envolées de voix et je reconnais que c’est mon petit délire. C’est d’ailleurs une vraie source d’adrénaline quand je suis sur scène car comme je te le disais, il y a le risque de se planter et ça fait du bien de ne pas se sentir infaillible.

L’album est réalisé par Quentin Bachelet, lequel a collaboré avec des artistes aussi variés que Cunnie Williams et Sofia Essaïdi entre autres. Comment s’est passée votre rencontre ?
Il a vraiment très bien bossé sur cet album. De grands noms n’auraient peut-être pas fait aussi bien. J’ai écouté ce que David Foster a fait pour Katherine Jenkins et Quentin a vraiment fait tout pour que l’on puisse rivaliser avec ce genre de réalisation. De plus, il n’était pas attendu dans ce registre là donc c’était aussi une surprise pour les gens qui connaissent son travail. J’ai très envie qu’il soit de l’aventure pour le deuxième album.

Découvrez "Vincero", extrait du premier album d'Amaury Vassili :


Le single "Vincero" est écrit par Davide Esposito et composé par Stanislas. Comment les as-tu rencontrés ?
Il y a une véritable osmose artistique.
Davide Esposito a écrit la majorité de l’album et m’a aussi coaché pour l’italien. Il m’a aussi expliqué le sens et l’univers de ses textes. Il y a une véritable osmose artistique. Concernant Stanislas, je l’ai rencontré lors d’un passage à une radio. J’étais très content de pouvoir compter sur eux.

On retrouve également des reprises sur l’album et je pense notamment à "Parla Piu Piano" et "Killing Me Softly". Comment ces chansons ont-elles été choisies ?
Par rapport à "Parla Piu Piano", j’avais l’idée de la reprendre. Il s'est avéré que Roberto Alagna nous a devancé de quelques semaines. On s’est dit qu’il valait mieux se servir de sa notoriété pour me faire connaître et cela a d'ailleurs bien aidé. Nino Rota est un immense compositeur donc je suis de toute façon très attaché à cette chanson. Par rapport à "Killing Me Softly", c’est une chanson que j’ai toujours aimé interpréter, même sous la douche d’ailleurs. (rires) Quand on a commencé à préparer la réédition de l’album, je l’ai proposée et c’est ainsi qu’elle est désormais sur le disque. Cela s’est fait rapidement et elle est même devenue le deuxième single.

Roberto Alagna et toi ont proposé "Parla Piu Piano" à la même période et à quelques mois d’écart, Patrick Fiori proposait lui la version française "Parle Plus Bas" sur son album "Les Choses de la Vie". Que penses-tu de sa version ?
J’aime en effet sa version ainsi que celle interprétée Dalida. Patrick Fiori en a fait une chanson différente. On avait cette chanson en même temps et on se retrouvait tous les trois à faire trois versions différentes. C’était très sympa pour nous et pour le public.

Découvrez "Parla Piu Piano", extrait du premier album d'Amaury Vassili :


Tu as vingt ans dans quelques jours et tu as déjà vendu 200.000 albums, ce qui est énorme de nos jours. Comment le vis-tu ?
Je n'ai absolument pas changé.
Je le vis plutôt pas mal. (rires) Je n’ai pas ce côté star-système autour de moi. Je n’ai absolument pas changé, je suis resté simple, je n’ai pas de paparazzis qui squattent devant ma porte. Vendre autant d’albums sans avoir d’inconvénients, je reconnais que c’est le top. J’espère simplement que cela va continuer et j’ai conscience que rien n’est acquis.

Il y a même des artistes qui vendent quinze fois moins d’albums que toi et qui en plus, sont poursuivis par les paparazzis.
C’est un peu dommage pour eux mais franchement, je leur laisse. (rires) Pour le moment, je reconnais que vu mon âge, il y aurait de quoi faire du people mais je n’ai vraiment pas envie d’attirer ces journaux. S’ils s’intéressent à moi un jour, en me prenant en photos dans telle ou telle situation, ce sera tant pis pour moi mais en tout cas, je ne l’aurais pas cherché. Je ne suis pas le genre d’artistes à appeler les photographes pour me faire remarquer ou pour paraître un peu plus bankable. Je me satisfais de mes ventes d’albums et je vais tenter de confirmer sur le deuxième. J’ai aussi envie de m’imposer sur scène. En fait, j’ai encore beaucoup de défis à relever avant de pouvoir me dire que je suis inclus dans le paysage musical français ou même international.

Comment réagissent ta famille et tes amis face à ton succès ?
Ils me suivent à fond. Ma famille m’a toujours soutenu donc il n’y a eu aucun changement. Au niveau des amis, je reconnais qu’ils n’y croyaient pas forcément mais je suis animé par une ambition débordante. Peu importe leurs avis, je continuais. Maintenant que j’ai réussi en quelque sorte, cela chante la donne et ils me suivent. Ils me regardent quand je passe à la télé, m’envoient des textos et quand on se voit, je sens qu’ils me soutiennent à fond donc ça me fait très plaisir.

Est-ce que tu continues les études en parallèle ou est-ce que tu te consacres pleinement à la musique ?
J'aurais certainement accumulé des choses qui ne m'auraient jamais servi.
Je me consacre pleinement à la musique. Pour ma part, je reconnais que c’était inutile et qu’à un certain moment, il faut arrêter les conneries. (rires) Il y a tellement de choses à apprendre qu’au final, j’aurais certainement accumulé des choses qui ne m’auraient jamais servi. J’apprends la musique et pour tout te dire, j’apprends aussi l’anglais car pour m’imposer au Royaume-Uni, il faut que je parle correctement cette langue. Je travaille au quotidien et c’est aussi une façon de me cultiver.


Découvrez "Hallelujah", extrait du premier album d'Amaury Vassili :


Tu parles du Royaume-Uni et tu as d'ailleurs participé à la tournée de Katherine Jenkins. Que retiens-tu de cette expérience outre-Manche ?
C’était une opportunité énorme que de pouvoir chanter à l’O2 par exemple, là où Michael Jackson devait se produire. De plus, c’était la première fois que j’allais sur le territoire anglais et donc premier contact avec ce public. Tout s’est très bien passé et j’ai eu de bons retours. D’ailleurs, j’y retourne après mon concert à l’Olympia pour six nouvelles dates avec Katherine Jenkins.

Comment te sens-tu à l’approche de ton premier concert à l’Olympia ?
Bien. J’ai hâte d’y être. C’est une date importante donc je n’ai pas à me louper. Je me prépare sereinement. Cela signifie en quelque sorte mon arrivée sur la scène française. C’est plus un évènement qu’une tournée car je ne vais faire qu’un ou deux concerts en France cette année.

Tu as déjà chanté avec des artistes telles que Katherine Jenkins que l’on a évoquée mais aussi Hélène Ségara et Natasha St-Pier par exemples. Quelles sont les autres artistes avec lesquels tu aimerais chanter et/ou collaborer ?
Un duo avec Lady Gaga pourrait être une collaboration surprenante et intéressante.
Il y en a beaucoup. En haut de ma liste, je vais peut-être te surprendre mais il s’agit de Christina Aguilera. MIKA est également un artiste que j’apprécie beaucoup et un duo pourrait être très intéressant. J’aimerais bien participer à quelque chose de cross-over, un pont entre deux styles. Si un jour j’ai la chance de m’établir sur le continent américain, un duo avec Lady Gaga pourrait être une collaboration surprenante et intéressante. Pour être franc, je suis assez obnubilé par l’international en ce moment car mon disque vient de sortir ces derniers temps dans pas mal de pays européens. J’ai donc plus d’actu à l’étranger qu’en France mais je ne néglige absolument pas mon pays. Dans mon envie de conquérir le monde entre guillemets, je n’oublierai jamais le public qui m’a permis d’exister, le public français.

En préparant l’interview, j’ai découvert une longue publicité en anglais pour ton album.
Oui, c’est possible. (rires)

Découvrez la publicité internationale destinée à promouvoir l'album "Vincero" d'Amaury Vassili :


Ton album est donc désormais axé sur un fort développement à l’international ?
Nous sommes vraiment dans la démarche de le sortir dans le Monde entier. Sans tirer de plans sur la comète, je reconnais que c’est mon ambition et que cela me permet de découvrir beaucoup de cultures différentes, de rencontrer beaucoup de personnes… Je suis rassuré par le fait que les Anglais et les Sud-Africains me soutiennent et aiment mon album.

Est-ce que ton jeune âge participe au fait que le public soit en quelque sorte plus réceptif et aille découvrir plus facilement ton univers lyrique ?
Il y a déjà certaines jeunes filles qui peuvent ne serait-ce que jeter un œil. (rires) Le fait que je sois jeune va plus interpeller que Roberto Alagna par exemple. D’ailleurs, ce n’est pas du tout pour être méchant avec lui mais c’est la réalité. J’attire plus le côté curieux des gens que Roberto Alagna qui va être reconnu car on sait que c’est un grand ténor d’opéra, qu’il a beaucoup d’expériences… Pour ma part, je suis le petit jeune qui arrive d’on ne sait où et qui a cette voix là.

Quelle orientation souhaites-tu donner au deuxième album ?
Le deuxième album est prévu pour octobre ou novembre.
Je me destine à faire plus d’italien. C’est une langue très appréciée par le public français. Je me concentre sur des adaptations, sur des mélodies et des grandes reprises. Je vais aussi attendre ce que Quentin Bachelet va me proposer. Le choix des titres dépend de beaucoup de choses. Il y aura des chansons typiquement italiennes, des grandes reprises américaines… J’aimerais aussi un titre français adapté en italien et que le public reconnaîtra tout en le découvrant sous un autre angle. Le deuxième album est prévu pour octobre ou novembre.

Quel message aimerais-tu adresser au public et aux internautes ?
J’aimerais parler d'ouverture d’esprit. Je pense que la musique est universelle et qu’il faut la partager. Il ne faut pas se créer de cases comme on a trop tendance à le faire. Chaque artiste fait ce dont il a envie, peut s’essayer à des styles musicaux différents même si la réussite n’est pas forcément au rendez-vous. Il faut parfois passer par des échecs pour exister. Je suis très chanceux avec cet album et je compte encore démocratiser mon style de musique. J’espère simplement qu’on me laissera le temps suffisant pour le faire.

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Pour en savoir plus, visitez amauryvassili.com.
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Pour écouter et/ou télécharger le nouvel album d'Amaury Vassili, "Vincero", cliquez sur ce lien.

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